WEEK-END à AMIENS

Le rendez-vous était donné pour ce samedi 2 septembre, sur le parking face à l’entrée du parc de Clères. Nous étions 12 voitures, 26 participants. Le succès de cette sortie de deux jours a repris des couleurs. Café et viennoiseries étaient offerts dans le jardin face au Parc zoologique. Avant de partir, presque tout le monde avait rejoint son véhicule, lorsque nous avons entendu un grand cri de détresse au loin : notre ami Roland s’était laissé enfermer dans le parc !!!

Nous avons alors pris la route en direction de Buchy, Bosc-Bordel et Forges-les-Eaux. Nous voyageons vers Amiens en traversant la Picardie. Notre objectif est d’atteindre la ville de Naours au nord d’Amiens.

Il est l’heure du déjeuner dans le restaurant au-dessus du souterrain, où un très bon repas nous est servi. En sortant de table, nous nous dirigeons vers l’entrée du souterrain

La Cité Souterraine de Naours

A son origine, le souterrain de Naours est une carrière de craie transformée au XVIIème siècle en refuges appelés « muches » (cachettes en picard) pour les habitants du village. Après une question piège de notre charmante guide, un seul élément brillant de notre équipe (François) a su y répondre. Pourquoi «souterrain» et non «grotte» pour Naours ? Et bien une grotte est un élément généré naturellement, alors que Naours a été creusé par l’homme, donc pas naturel. Tombé dans l’oubli au XIXème siècle, le souterrain fut redécouvert en 1887 par l’Abbé Danicourt, curé du village. Après des travaux de remise en état et des fouilles, l’Abbé transforme le souterrain en véritable curiosité touristique locale en 1906.

Durant la Première Guerre Mondiale, les soldats du monde entier vinrent visiter le site et laissèrent leurs signatures comme traces indélébiles de leur passage. Aujourd’hui, près de 3200 graffitis et signatures de soldats sont encore visibles sur les parois du souterrain. Nous descendons, bien équipés, dans le souterrain pour une visite d’environ une heure et demie.

De nombreuses histoires des deux guerres mondiales sont préservées dans ce souterrain, mais il semble difficile hélas d’empêcher les «gravures sauvages» de certains visiteurs.

Bien habitués à la température moyenne de 10°C, la transition fut violente à notre sortie, où, durant notre séjour dans le souterrain, la température extérieure qui était déjà très correcte a augmenté de près de 10°C.

Nous reprenons alors nos voitures afin de se diriger vers Amiens pour rejoindre le cimetière de la Madeleine.

D’une superficie de 18 hectares, le cimetière de La Madeleine est à découvrir aussi en tant que parc arboré et vallonné. De nombreuses tombes de familles de notables témoignent de la prospérité de la ville au XIXème siècle.

Ce lieu paisible, où la faune et la flore vivent au gré des saisons, est l’un des plus beaux cimetières romantiques de France, très boisé, aux allures de parc à l’anglaise.

Véritable musée à ciel ouvert, on trouve ici des arbres séculaires et de vieux monuments funéraires (dont le tombeau de Jules Verne), certains sont répertoriés aux Monuments Historiques.

Après cette journée bien remplie, nous prenons alors la direction de notre hôtel Kyriad à Poulainville, près d’Amiens. Nous dinons le soir à l’Hippopotamus, à côté de notre hôtel. Très bon repas sans mauvaise surprise pour Daniel notre organisateur, ceux qui ont participé précédemment au weekend à Chantilly comprendront !

Après une très agréable nuit, nous prenons la route vers Amiens centre, pour garer nos voitures sur le parking du Port d’Amont. Nous stationnerons les voitures à proximité du bateau « Le Picardie » où nous embarquerons pour un repas croisière sur la Somme.

Mais avant cela nous effectuerons une petite marche matinale pour atteindre le parvis de la Cathédrale, Place Notre-Dame où nous attend le petit train touristique « Le Jules Verne » pour une visite des principaux endroits emblématiques de la ville d’Amiens, parcours agréable d’une dizaine de kilomètres à travers une très belle ville et parfaitement commenté.

L’horloge Dewailly est la reconstitution de celle qui trônait place Gambetta avant 1940. Elle porte le nom de Louis Dewailly (maire d’Amiens 1873-1874) en reconnaissance du legs de 25 000 Frs qu’il avait laissé pour édifier une horloge utile aux passants (rares étaient ceux qui avaient une montre à cette époque). Seule, la statue de Marie-sans-chemise est d’origine.

En 1896 Emile Ricquier (architecte du Cirque municipal d’Amiens) réalise l’horloge qui est installée place Gambetta. Au sommet d’une colonne métallique ouvragée enchevêtrée de volutes et de fleurs dans le style Art Nouveau, un balustre soutient ses trois cadrans, correspondant à trois directions et éclairés la nuit.

En 1965, Marie-sans-chemise est exposée seule sur un socle, sans la colonne, entre les rues Dusevel et Flatters, à deux pas de la place Gambetta.

Gilles de Robien (maire d’Amiens de 1989 à 2001) envisage de réhabiliter l’horloge. Il confie à l’architecte François Vasselle le soin de superviser la reproduction fidèle de la colonne d’après les plans d’origine d’Emile Ricquier conservés. Le 31 décembre 1999, place Dusevel, l’inauguration de la nouvelle horloge fête l’entrée dans le 21e siècle, à quelques mètres de son emplacement d’origine.

Le beffroi d’Amiens est un beffroi situé Place au Fil, dans le centre-ville d’Amiens.

Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 7 août 1926 puis au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Beffrois de Belgique et de France depuis 2005.Son origine remonte à l’établissement de la commune d’Amiens sous le roi Louis VI le Gros.

Les vestiges du couvent des sœurs grises d’Amiens sont situés dans le centre-ville d’Amiens dans le quartier Saint-Germain.

Après la guerre, la reconstruction d’Amiens a amené la construction par Dufau d’Immeubles Sans Affectation Immédiate (I.S.A.I.). Cet architecte, accompagné de ses confrères, va avoir pour mission la création du Nouvel Amiens. Face à l’urgence pour reloger les habitants, le plan Dufau a dû conjuguer esprit collectif et architectures. Ville martyre, Amiens sortit plus forte après sa Reconstruction. Ce ne sont pas des logements sociaux mais des habitations construites par l’Etat en accession à la copropriété en lien avec les dommages de guerre.

Il n’était pas possible de ne pas montrer la presse locale : « Le Courrier Picard » là où le journaliste Jean Pierre Pernaut a fait ses débuts.

Bien sûr nous avons fait une halte devant les appartements de Jules Verne.

Sur la photo de gauche, celle où il a réellement résidé (la première à gauche de la maison rouge foncé) et à droite celle où il allait de temps en temps, transformée en musée Jules Verne maintenant.

Nos amis havrais m’en voudraient si je ne parlais pas de la tour d’Auguste Perret à Amiens.

La Tour Perret d’Amiens est une Tour d’habitation et de bureau qui culmine à 104m, soit le point le plus haut de la ville avec la Cathédrale Notre Dame. Achevé en 1952, la Tour Perret est le plus haut gratte-ciel d’Europe à cette époque.

Nous poursuivons vers le quartier des «amiénoises» ! Comme nous le fait remarquer notre guide, les ‘’amiénoises’’ ne sont pas des dames de petite vertu mais des logements liés au développement d’Amiens.

Le 19e siècle est une période de fort développement industriel à Amiens comme partout en Europe. La population rurale se déplace vers les villes pour alimenter les usines, gourmandes en main d’œuvre. Il convient de construire rapidement un habitat destiné aux ouvriers et aux cadres des industries qui arrivent par centaines chaque année.

Près des usines, des ensembles de maisons individuelles en briques, tuiles, fonte et fer, à l’architecture minimaliste apparaissent à partir de 1850. Ce type d’habitat élémentaire est présent dans toutes les régions qui ont connu un fort essor industriel à cette époque. Elles sont des centaines, voire des milliers. De Saint-Pierre à Saint-Maurice, ou de Saint-Roch aux faubourgs de Noyon. Les rangs de maisons de briques rouges s’alignent le long des rues, parfois en lotissements entiers. Construits sur des parcelles de quelques mètres de large mais très profondes, ces logements standardisés forment un type d’habitation caractéristique, encore largement répandu et connu sous le nom de « maison amiénoise ». Simple et fonctionnelle, elle ne dépasse que rarement un ou deux étages.

Notre train touristique nous a alors ensuite emmené vers l’ancien bastion de Longueville, que le démantèlement des fortifications a permis de transformer en esplanade.

La tradition du cirque à Amiens remonte à 1845. À cette époque, on élève chaque année, pour la Foire de la Saint-Jean, un bâtiment éphémère en planches que l’on démonte ensuite.

En 1865, une Société du Cirque se constitue afin d’encourager la municipalité d’Amiens à construire un cirque en dur, comme vient alors de le faire la ville de Reims.

Le site de la Place Longueville est définitivement retenu, mais la ville hésite devant l’ampleur de la dépense. Prudente, elle décide de construire en 1874 un cirque provisoire en bois qui se maintient péniblement jusqu’en 1888.

L’idée d’un cirque en dur se concrétise et aboutit en 1887. L’impulsion est donnée par le maire républicain d’Amiens, Frédéric Petit. Celui-ci se voit activement soutenu par Jules Verne, installé à Amiens depuis 1871 et futur conseiller municipal.

On trouve une trace de l’amour de l’illustre écrivain pour le cirque dans deux romans qu’il écrit à Amiens : Mathias Sandorf en 1883, et César Cascabel en 1889.

Les plans sont confiés à Émile Ricquier, architecte du département de la Somme et ancien élève de Gustave Eiffel. L’objectif est de livrer le nouveau cirque pour la Foire de la Saint-Jean de juin 1889, soit pour le centenaire de la Révolution Française, ainsi que le rappelle Jules Verne dans son discours d’inauguration. Connu sous le nom de Cirque Municipal d’Amiens, depuis 2003 il est baptisé Cirque Jules Verne en l’honneur de celui-ci, sans qui il n’aurait pas été possible de réaliser ce projet qui a abouti grâce à sa participation et sa détermination.

Il est alors temps de rejoindre notre navire « Le Picardie » pour déjeuner et engager notre croisière sur la Somme, moment convivial et bien sympathique accompagné d’un bon repas.

Le parcours sur la Somme nous a permis de découvrir quelques charmants endroits isolés dans Amiens, le tout sous un beau ciel bleu et un chaud soleil.

A notre retour sur les quais, nous avons pu admirer quelques manifestations liées au week-end médiéval organisé chaque année début septembre ainsi que quelques joutes nautiques sur la Somme.

Chacun a alors rejoint son véhicule pour un retour par notre itinéraire de l’aller et après quelques kilomètres en commun où certains se sont « égarés » pour sortir d’Amiens, nous sommes repartis vers nos logis respectifs. Un grand merci à Joëlle et Daniel pour la parfaite organisation de ces deux journées.

Philippe DES CROIX

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