SORTIE D’AUTOMNE

Dimanche 9 Octobre, quelle joie de se retrouver pour cette sortie organisée par Dominique et Marie RAGOT, sous un soleil inattendu pour cette période mais bien présent.

Nous nous sommes tout d’abord rendus à la salle polyvalente d’Hénouville pour un petit café d’accueil accompagné de brioches. Avant le départ, le Président, nous a souhaité la bienvenue (34 personnes pour 13 belles voitures anciennes). Il nous a tout d’abord présenté un nouveau couple d’adhérents, Mr et Mme Barbe, amis de Marie Pichot qui nous a rejoint après une longue période d’absence. Il a rappelé la date des « 50 ans du Club » qui aura lieu le 5 novembre 2022 au Domaine de Clairval à Argueil 76780. Il tenait aussi à demander aux Messieurs de porter, dans la mesure du possible, leur chemise blanche du club pour la soirée.

A 10h, nous nous élançons vers les routes des boucles de la Seine pour un circuit d’environ 40 km. Après avoir traversé de jolis villages comme : Saint-Pierre-de-Varengeville, St Paer (où nous avons pu voir de jolies chaumières), Ste Marguerite-sur-Duclair (où était célébrée, la journée « Octobre Rose » : ballons et maisons décorées), St Wandrille-Rançon où se déroulait une course pour cette même occasion, Le Trait…nous faisons une halte à la Ferme « Le Fruitier du Mesnil » au Mesnil sous Jumièges. Cette ferme fruitière est une exploitation arboricole d’une dizaine d’hectares. En fonction des saisons, vous pourrez y cueillir ou y acheter une vingtaine de variétés de pommes et de poires, ainsi que des cassis et des groseilles. Afin de valoriser toute leur production, cette ferme vous propose aussi des jus de fruits, des confitures et de nombreux produits de son rucher, il y en a pour tous les goûts.

Après une dégustation de jus de pommes offert gracieusement par le propriétaire, M. Hervé Guilbert, nous avons pu faire quelques achats.

Cette belle balade a ouvert nos appétits et nous rejoignons le restaurant situé juste à côté « L’entre Scène ». L’ambiance est excellente comme d’habitude et nous profitons d’un très bon déjeuner, mais il nous faut repartir car nous sommes attendus à l’Abbaye de Jumièges pour une visite guidée.

L’abbaye de Jumièges est un des plus anciens et des plus importants monastères bénédictins de Normandie. Si à ce jour, nous n’avons pu identifier aucun vestige de l’époque de sa fondation au VIIème siècle, de récentes fouilles sur l’église Saint-Pierre ont permis de dater sa construction de la fin du VIIIème siècle, faisant de cet édifice un témoignage unique d’église chrétienne Carolingienne. Cet intérêt archéologique ne retire rien à l’émotion suscitée par la visite de l’abbatiale Notre-Dame, fleuron de                  l’architecture romane normande. Chef d’œuvre de l’art roman normand, l’abbatiale Notre-Dame fût élevée entre les années 1040 et 1060 à l’initiative de l’abbé Robert Champart. Sa façade ouest, très imposante, comporte un porche surmonté d’une tribune, et est encadrée de deux tours hautes de 46 mètres. La nef, avec ses 25 mètres de hauteur, est la plus haute nef romane de Normandie.

Fondée vers 654 par Saint Philibert, l’abbaye applique dès ses débuts la règle de St Benoît et connaît un essor très rapide. Mais à partir de 841, elle est dévastée par les Vikings, dont les raids obligent les moines à abandonner le site pendant presque 10 ans. Après la création du Duché de Normandie, Guillaume Longue Epée, second duc, favorisera sa renaissance.

Elle ne retrouve vraiment la prospérité de ses origines qu’au XIème siècle qui voit la reconstruction de l’abbatiale Notre-Dame inaugurée par Guillaume le Conquérant en 1067. Charles VII y loge en 1450 et y reçoit sa maitresse Agnès Sorel, morte à Jumièges cette même année. Charles IX y vient en 1563. Les Mauristes engageront des travaux significatifs aux XVIIe et XVIIIe siècles. Après le départ des derniers moines en 1790, les bâtiments seront vendus comme Bien national et serviront de carrière de pierres de 1796 à 1824. Les ruines seront ensuite entretenues grâce au rachat en 1853 par la famille Lepel-Cointet, puis par l’Etat en 1946.

Le porche du XIVe siècle, par lequel on entre, présente une belle architecture gothique aux clés de voûte sculptées.

Reliée à l’abbatiale Notre-Dame par le passage Charles VII, l’église Saint-Pierre conserve d’intéressants vestiges de la période carolingienne : la façade et les deux premières travées de la nef rythmées par des niches circulaires et des baies géminées. Le reste de l’édifice a été entièrement reconstruit au XIIIe siècle pour le collatéral Sud et au XIVe siècle pour le côté Nord. Sur le mur sud, on peut admirer un exemple rare de peinture carolingienne : une figure d’homme représenté en buste.

Le cloître, espace situé au cœur de l’abbaye, desservait les principaux bâtiments de l’abbaye : les églises Notre-Dame et Saint-Pierre, la salle capitulaire, la salle du Trésor, l’ancienne salle de l’hôtellerie et le réfectoire aujourd’hui disparus. Lieu de circulation et de réflexion, le cloître le plus récent fût reconstruit dans les années 1530 dans un style mêlant gothique flamboyant et renaissance. Il fut entièrement démonté au XIXe siècle et à son emplacement, subsiste un if plusieurs fois centenaires.

Grande salle voutée du XIIe siècle, l’hôtellerie servait à l’accueil des hôtes de haut rang. Longue de 35 mètres, cette salle gothique offre une belle harmonie architecturale par la régularité de ses proportions. La façade extérieure, partie la plus ancienne de l’hôtellerie, arbore un décor sculpté de modillons aux personnages grotesques et de baies décorées d’éléments géométriques et de têtes barbues. A partir du XIII ou XIVème siècle l’hôtellerie devient un cellier. Au XVIIème siècle, les moines y ajoutent un étage abritant une bibliothèque réputée.

L’abbaye de Jumièges est située au cœur d’un parc clos de 15 hectares, classé depuis 1947. On peut y voir de nombreuses espèces d’arbres : pins noirs d’Autriche, grands tilleuls, hêtres pourpres…

Situé au nord-est des ruines de l’abbaye, le logis abbatial est l’ancienne résidence des abbés commendataires de Jumièges. Sa construction débute en 1666, en remplacement de l’ancien logis médiéval situé près de l’église Saint-Pierre et alors à l’abandon ; il est achevé en 1671, date à laquelle François II de Harlay de Champvallon, archevêque de Paris et abbé de Jumièges, s’y installe.

A la Révolution, le logis abbatial est vendu, séparément de l’abbaye, dès 1791 comme Bien national. Il connaîtra ensuite plusieurs propriétaires jusqu’à son acquisition, en 1865, par Louis-Helmuth Lepel-Cointet, fils d’Aimé-Honoré Lepel-Cointet, déjà propriétaire des ruines et du parc depuis 1852.

En 1946, l’abbaye de Jumièges devient propriété de l’Etat. Un musée lapidaire est installé en 1954 dans les salles du rez-de-chaussée du logis abbatial. Malheureusement, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 août 1974, le logis abbatial est ravagé par un terrible incendie. D’importants travaux de restauration ont été nécessaires après ce sinistre pour rendre au bâtiment sa toiture et sa stabilité.

Aujourd’hui, le Département de la Seine-Maritime, propriétaire de l’Abbaye de Jumièges depuis 2007, a décidé d’ouvrir le logis abbatial dans le cadre de sa politique en faveur des arts visuels, en y organisant en saison des expositions de prestige. Les pièces de la magnifique collection lapidaire de l’abbaye y sont alors associées, dans une volonté d’instaurer un dialogue entre ces pièces majeures de l’art médiéval et la création contemporaine.

A la fin de cette visite, nous nous regroupons afin de partager ensemble la découverte de cette magnifique journée ensoleillée, et nous remercions Marie et Dominique pour l’organisation de cette balade en espérant repartir bientôt vers d’autres horizons.                          

                                                    Régine VASSE

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