TOUR DE MANIVELLE

Cela veut bien dire ce que ça veut dire : On décrasse les moteurs qui sortent de l’hiver !
Ce dimanche 12 mars, rendez-vous nous était donné à Lillebonne chez nos amis Corinne et Nicolas, toujours aussi accueillants ! Le garage s’agrandit et Nicolas en est très content.
Passons aux choses sérieuses : Après le café gourmand, nous prenons la route en direction
d’Amfreville-les-Champs afin de rejoindre La Ferme Au Fil des Saisons où nous sommes attendus.

Antoine Vandecandelaere, le propriétaire plein d’humour, nous présente son exploitation et notamment son activité principale basée sur la culture du lin. Pour satisfaire la curiosité des visiteurs, un petit écomusée a trouvé place dans une des dépendances de la ferme et notre petite troupe s’y installe afin d’écouter les explications sur cette culture du lin délivrées par ce producteur linicole. Il faut savoir que la France est le 2éme pays au monde pour la production du lin et que 60% de ce lin est cultivé en Normandie. En effet, cette plante apprécie particulièrement bien le climat tempéré et humide de notre région, avec cette alternance de pluie et de soleil, alors que la sécheresse et les climats chauds ne lui conviennent pas du tout.
Le Pays de Caux est au top pour produire une fibre textile de qualité et c’est donc la capitale du lin !

Antoine nous explique donc la culture du lin avec beaucoup d’enthousiasme, émaillé de temps en temps par quelques notes de poésie : « A l’arrivée des premières hirondelles on sème le lin, le jour du semis le lin fait son nid ».
Semé fin mars début avril, le lin est écologique car il nécessite peu de traitements, en raison d’une faible pression des maladies.
Cela fait 10000 ans que le lin existe dans les plaines du Caucase. A l’époque, en Egypte, on s’en servait pour faire les bandelettes de tissu qui enveloppaient les momies. Puis il a ensuite beaucoup servi en religion, notamment pour faire les linceuls. Dans ces régions, il est possible de faire 2 récoltes par an.
Plus près de chez nous, la célèbre Tapisserie de Bayeux longue de 70 mètres est entièrement en lin.
Le semis est dense puisqu’on plante environ 2000 graines au m2. La totalité des surfaces cultivées en France est d’environ 110000 hectares.
Les coopératives d’agriculteurs ou les teilleurs privés commercialisent la fibre peignée, enroulée en rubans d’un kilomètre, principalement en Chine qui achète beaucoup de lin depuis 12 ans. Celui-ci est alors transformé en fil puis en tissu, avant d’être revendu principalement en Inde et en Ethiopie pour la fabrication de vêtements. Il faut environ 300 g de fil pour faire une chemise, et un hectare permet de produire environ 700 chemises.
Il y a environ 300 espèces de lins différents, également du lin d’ornement mais aussi du lin oléagineux surtout produit en Eure et Loir. Le lin ne se sème que tous les 6 ou 7 ans au même endroit pour éviter les maladies.
Vers la mi-juin, le bouton de lin est prêt et il fleurit. La fleur ne dure qu’environ 3h et le spectacle magnifique des champs parés de leur couleur bleue n’est visible que le matin et un peu en tout début d’après-midi. Le lendemain ce sont d’autres fleurs qui s’ouvrent, 5 pétales qui vont ensuite donner naissance aux capsules de graines.
Une fois la floraison terminée et toutes les capsules bien formées, vers la mi-juillet on arrache le lin pour le laisser rouir sur le sol au minimum 3 semaines. Mais parfois cette opération peut demander plus de temps, car il faut une alternance de pluie et de soleil pour que le rouissage se fasse correctement.
Selon les années et la météo, fin août début septembre on le met en bottes rondes, puis il est livré dans les usines pour le teillage. Opération qui consiste à séparer mécaniquement la paille qui enveloppe la tige et de n’en conserver que la longue fibre qui est peignée.
On fait beaucoup de choses avec le lin, bien sûr des vêtements, mais on le retrouve également dans les toiles de parachute, autrefois il servait même dans la confection des ailes d’avion. On en retrouve aussi dans l’isolation, certaines garnitures dans les voitures, les tableaux sont peints sur de la toile de lin, il est même utilisé dans la confection de certains billets de banque !!! Et bien d’autres usages encore…
Le lin est une matière noble et chère, la demande mondiale est en hausse. Si la météo de l’année n’est pas trop capricieuse, c’est une culture de bon rapport.
Quelques-uns en ont profité pour faire divers achats au marché de la ferme. Puis après avoir bien profité de l’humour et de la poésie de notre hôte, il est temps de repartir pour rejoindre le garage chauffé de Nicolas afin que chacun puisse sortir son pique-nique. C’est toujours un agréable moment de partage et de convivialité.

Après s’être bien restauré et avoir bien papoté, Corinne et Nicolas nous propose de poursuivre l’après-midi par une petite balade dans les environs afin d’aller visiter le site archéologique de la Fontaine St Denis à Notre-Dame-de-Gravenchon : Ancien château des Comtes d’Evreux avec muraille restaurée, tour médiévale et son belvédère dominant la Vallée du Telhuet, chemin de ronde avec passerelle.

A l’intérieur de l’enceinte, vestiges des granges de bois et de la chapelle en pierre calcaire du XIIème siècle et au pied du site présence d’un lavoir d’autrefois.
Il était même prévu ensuite une visite d’une exposition de peintures à la Galerie du Parc du Telhuet.
Mais malgré les assurances qui avaient été données à nos hôtes du jour sur les horaires d’ouverture, nous avons trouvé portes closes !
Nous nous sommes donc dit au revoir sur le parking et chacun d’entre nous a pu regagner son domicile après cette belle journée.
Félicitations et grand merci à nos organisateurs du jour.

Agnès OLIVIER

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