Sortie de l’Ascension dans le Cotentin

Jeudi 10 Mai :
Nous avons tous rendez-vous à 8h 45 à Pont-L’évêque au café « le Havrais » pour notre grande sortie annuelle de l’Ascension. Brioches et café nous attendent pour démarrer, 26 membres sont déjà présents (Virginie et Philippe nous rejoindront pour le départ). Le ciel semble bien disposé tandis que les chauffeurs installent à l’avant des véhicules de belles plaques fournies et offertes par ROMANEX. Un grand merci à Hervé qui nous retrouvera demain soir.
Vers 9h30, le convoi se met en route direction la côte de Nacre. Tout semble aller pour le mieux ; le soleil pointe le bout de son nez, nous sommes dans les temps et nos anciennes sont en forme (les voitures!). Mais en arrivant sur le périphérique Nord de Caen, la 4CV de Josette et Jacques donne des signes de faiblesse…après plusieurs tentatives, elle repart jusqu’à la halte du midi le restaurant « Liberty » à Sainte Honorine des Pertes.
Après un déjeuner simple mais gourmand, nous repartons pour le cimetière américain de Colleville sur Mer. Une guide va nous remémorer une partie de la bataille du 6 Juin 1944, le débarquement sur les plages normandes, notamment celle d’Omaha Beach, avec pour objectif la libération de la France avant d’envahir l’Allemagne Nazie. 9387 hommes y  perdront la vie, sans compter les 1500 disparus. 15 hectares de croix blanches  pour commémorer une bataille qui ne dura que 9 heures…
Le cimetière de Colleville  a une superficie de 70 hectares ; c’est un lieu de mémoire, de pèlerinage géré par les Américains. Il comprend un mémorial, une chapelle, un belvédère …etc…  et tout cela  est d’une grande sobriété et d’une propreté irréprochable
A la suite de cette belle visite, nous retournons tous au restaurant pour récupérer la 4CV, restée sur place avec notre président. Il s’est débrouillé pour trouver une pompe à essence et la mettre à la place de la défaillante. Nous reprenons la route en direction de Valognes, notre lieu de séjour.
Mais vers 17h 30, l’embellie est de courte durée pour la 4CV, elle va devoir demander l’assistance et repartir sur la dépanneuse. A ce moment précis, la Traction de François décide de jouer les prolongations en refusant de  démarrer. 45minutes plus tard, elle daigne se mettre en route et le dernier convoi arrivera à l’hôtel du Grand Louvre vers 19h30.
C’est dans cet endroit chargé d’histoire que nous allons séjourner. Il est situé en plein centre de Valognes, dans le Nord Cotentin. Nos carrosses vont même dormir à l’abri dans un immense  bâtiment qui servait autrefois à mettre charrettes et diligences à l’abri. A l’ origine Le Grand Louvre était une taverne ; elle est répertoriée depuis 1430 et en 1780 elle est devenue un relais de Poste…Maintenant, c’est un hôtel avec un certain charme !
C’est dans une grande salle, au décor d’époque que l’on va nous servir un bon dîner concocté avec des produits locaux.
Après avoir fêté l’anniversaire de Marc, nous retrouvons nos chambres pour un repos bien mérité.

Vendredi 9 Mai :
Après une nuit réparatrice et un petit déjeuner copieux, nous partons à la découverte du bocage Manchois et faisons une belle balade qui va nous mener à la cité de la mer à Cherbourg.
Après Quettehou, nous allons longer la côte jusqu’à Barfleur, puis ensuite Gatteville et son phare.
  Petit arrêt dans la charmante localité de Montfarville où se dresse une église ; jusque-là, tout est normal ! C’est en passant la porte que la surprise est générale: lieu de curiosité, bâti en 1763  par le curé du village et à ses frais …on peut y voir de nombreux joyaux (Vierge à l’enfant du 12ème siècle, des tableaux précieux…) ainsi  que la voûte et le chœur revisités comme la chapelle Sixtine de Rome. 
Nous profitons de la fenêtre météo pour admirer le petit port de Frémanville près du Cap Lévi.
       Et vers 11h30, nous arrivons à destination : « la Cité de la Mer » à Cherbourg où un parking nous est dédié. Une excellente choucroute de la mer  partagée avec le club Panhard, va nous redonner des forces avant de commencer les visites des différents sites.
Tout commence par le « Redoutable » : 1er sous-marin nucléaire français lancé en 1967 et qui termina sa carrière en 1991. Pour des missions de 70 jours, sans voir le jour, les 135 membres d’équipage ne devaient pas être claustrophobes….
  Puis, la visite nous emmène dans l’immense salle des voyageurs « restée dans son jus ». Des diaporamas nous expliquent le parcours des migrants, leur traversée, bien souvent en 3ème classe loin du luxe des ponts supérieurs 
Quelques marches plus bas, nous pénétrons dans l’univers sombre du Titanic….Le 14 avril 1912 à 23h40, « l’insubmersible »Titanic heurte un iceberg, et c’est la tragédie !
2H30 plus tard, le navire sombre entraînant avec lui 1490 personnes sur les 2201 embarquées….
Nous continuons notre visite de ce superbe musée par les aquariums qui fascinent autant les grands que les petits.
Pour finir, nous traversons le hall qui rassemble multiples engins qui ont permis la découverte des profondeurs : bathyscaphes, engins IFREMER, scaphandres et les balbutiements des sous-marins.
        A la suite de nos immersions, nous reprenons nos véhicules terrestres et allons prendre un bon bol d’air au Nez de Jobourg.
Notre trajet retour est un peu perturbé par la Triumph d’ Annie et Marc qui a, elle aussi, son coup de pompe (à essence!). L’anglaise ne veut plus démarrer…Notre  mécano -ange gardien- fait demi-tour , trouve la panne et fait l’échange ( par chance Marc en avait une d’avance!). Arrivée du second groupe à l’hôtel à 20h30.
Nous sommes tous ravis de notre journée découverte  de cette «  Cité de la Mer » et après un bon repas, nous retrouvons nos chambres vers 23h.

Samedi 12 Mai:
Ce matin, le ciel est bas lorsque nous prenons la direction de la côte ouest. Hervé nous a rejoint hier soir avec sa Simca 1300. Après une heure de route, nous atteignons le Moulin de Gouville pas très loin de Coutances.
      Ce moulin à vent, fraîchement restauré en 2010 par des mains expertes a retrouvé son lustre d’antan. Le meunier nous conte son histoire et nous explique son fonctionnement.
Nous apprenons que 7 essences de bois différentes furent nécessaires pour sa construction : le chêne pour sa charpente, le frêne pour le rouet, le cormier pour ses dents. Sinon, la volige est en peuplier, les tuiles en châtaignier et les vergues en sapin rouge ; tout ceci est chevillé en acacia !
Ce moulin, concentré d’ingéniosité  a été construit en 1810, il a fonctionné pendant un siècle et a été ensuite  abandonné à cause de la concurrence des minoteries. A l’époque  de son édification, on recensait 100.000 moulins en France, soit environ 1000 moulins par département !
Nous laissons là la 15 qui refuse de quitter les lieux et repartons pour la côte où nous avons rendez-vous pour une visite des parcs à moules et à huîtres.
Visite assez particulière puisqu’elle se fait en calèche!
Nous sommes montés à 25 dans une 3CV ! Et cette fois ci pas de problème de démarrage…
Nous cheminons quelques temps afin de rejoindre les parcs, ce qui nous permet d’admirer la côte de Gouville avec ses cabanes aux toits multicolores….Après des explications sans fin sur les différentes races de chevaux de trait (notre guide est bavard), sur la mytiliculture, sur l’ostréiculture et quelques copieuses éclaboussures pour certains, c’est la mer qui a le dernier mot.
Nous nous arrêtons près des parcs à huîtres afin de déguster quelques spécimens accompagnés d’un dé à coudre de vin blanc.
Un déjeuner agréable nous attend au restaurant « Les Flots Bleus » puis quelques achats d’huîtres chez un éleveur local et c’est reparti, direction Valognes, après avoir au passage récupéré la Traction et une nouvelle séance de mécanique.
En fin d’après-midi, avec un peu de retard, nous arrivons à l’hôtel de Beaumont, plus connu sous le nom de « Petit Versailles Normand ».
Madame la Comtesse va nous servir de guide. Légèrement coincée au début, mais au final elle va se montrer très intéressante et même drôle parfois ; elle va nous immerger dans l’histoire de cette superbe demeure.
Cet hôtel a été bâti au début du 18ème siècle, grâce à des fortunes de mer. Les Beaumont, riches corsaires puis armateurs vont au fil du temps transformer une bâtisse en pierres en un magnifique hôtel pour leur résidence d’hiver : à cette époque, Valognes était devenue très à la mode.
Dès l’approche des premiers froids, tous les nobles du Nord Cotentin se donnaient rendez-vous dans leurs fastueuses demeures…..La Révolution va sonner le glas de sa splendeur, elle va être pillée et servir de prison. En 1897, ce qui reste de la propriété va être vendu aux enchères publiques et il va falloir un certain temps pour la restaurer.
La destruction va se poursuivre lors de la seconde guerre mondiale, l’hôtel est réquisitionné par les Allemands. En Juin 44, Valognes devient une ville martyre et l’hôtel est sérieusement endommagé par les bombardements alliés. A la Libération, il est occupé par les Américains puis servira de refuge aux sinistrés.
Dans les années 1950, il faut tout recommencer et lui redonner son éclat d’autrefois : la réussite est parfaite !
Le majestueux escalier d’honneur nous entraîne dans l’intimité des aristocrates locaux. Une belle collection de meubles et de bibelots retrace l’ambiance délicate et raffinée du siècle des lumières : tout particulièrement, la chambre de la petite fille où le temps semble s’être arrêté…           
Les jardins sont élégants eux aussi, avec leurs parterres à la française, leurs roseraies …etc…, mais il est temps de rentrer à notre hôtel !
Nous profitons de l’apéritif pour remercier chaleureusement les organisateurs, Marie Claude et Jean Pierre Langlois ainsi que Marie et Dominique Ragot pour ce beau périple qui nous a fait découvrir de nombreux trésors du Cotentin.
Merci également aux « Saucissons ROCHES BLANCHES » qui nous régalent une fois de plus.
Une soirée à thème est prévue : la Marine est à l’honneur !
Nous serons tous matelots, pirates ou capitaines et passerons une excellente soirée, ponctuée d’histoires drôles et de chants de marin ; sans oublier notre moussaillon, Tanguy, qui fête ses 13 ans.

Dimanche 13 Mai :
A 9h, tous les équipages sont prêts pour le retour. Un bon petit-déjeuner nous a redonné des forces, les bagages sont chargés dans les coffres ; nous remercions les propriétaires du Grand  Louvre pour leur accueil convivial et compréhensif !
Seuls Jacques et Josette doivent laisser leur 4CV au garage de Sainte Honorine des Pertes, en espérant qu’elle sera vite réparée….
Aujourd’hui marque le terme de notre virée dans la Manche. Notre route nous mène sur la place de Sainte-Mère-Église où nous faisons un arrêt photos. C’est en effet un lieu incontournable du débarquement. Pour la Traction, ce sera un départ mouvementé car la batterie explose dans un bruit de canon, digne du 6 juin 1944, à notre stupeur générale ainsi que celle des badauds !
Nous pensons faire intervenir l’assistance quand Jean Pierre nous fait comprendre que ce n’est pas si grave et que la voiture peut rouler…Ce qu’elle va faire jusqu’à son lieu de repos habituel : incroyable !
Quelques kilomètres plus loin nous nous arrêtons à Isigny où de délicieux caramels nous attendent.
Nous en profitons pour visiter le musée et l’atelier de fabrication : un guide nous en donne l’historique. Le caramel fait partie de l’histoire locale; en 1932, les laiteries fabriquaient le caramel.
Les premiers furent la laiterie Gaillot et ensuite la laiterie Dupont d’Isigny, mais fin 80, cette dernière fait faillite.
En 1994, une nouvelle entreprise « Les Caramels d’Isigny » voit le jour ; elle travaille en collaboration avec la laiterie d’Isigny et la raffinerie de betterave de Cagny pour le sucre.
10 personnes travaillent dans les ateliers et produisent 1,5 tonne de caramel par jour, et il n’y a pas de stock ! Un passage obligé par la belle boutique où l’on trouve tout un tas de petites choses bien sympathiques. A la sortie, les paniers sont bien remplis.
Nous repartons avec quelques calories supplémentaires (1 bonbon = 50 calories), pour aller jusqu’au restaurant «  le Petit Tronquay », sur la route de Bayeux. Nous empruntons les petites routes de campagne, des nuages garnissent le ciel, mais  toujours pas de pluie !
A 12h30, nous faisons halte devant « un routier sympa et généreux », ouvert spécialement pour nous en ce dimanche midi. Un repas copieux nous est servi, la palette à la diable régale l’assistance.  A 14h30, nous retrouvons nos anciennes  pour les derniers kilomètres, en espérant ne pas tomber sur les Parisiens !
Notre arrêt prévu à Pont-l’Evêque tombe à l’eau ; c’est la fête du fromage et aucune place pour se garer… C’est donc à Beuzeville que nous nous séparerons ; autour d’un dernier verre pour une  quinzaine d’entre nous, alors que les autres regagnent directement leur bercail au terme de ce long week-end bien agréable et tellement riche en découvertes.
Une fois de plus, les organisateurs ont bien travaillé, merci à eux…Vivement l’année prochaine !

Lily COUFFON

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